Intervention nocturne

Mercredi 25 novembre après-midi, un bateau en mauvaise posture, au large de Saint-Brevin-les Pins. (©Hervé Pinson)

Mercredi 25 novembre après-midi, le bateau se trouvait toujours en mauvaise posture, au large de Saint-Brevin-les Pins. (©Hervé Pinson)

Il y a des nuits plus courtes que d’autres …

Réveil en trombe pour les béné­voles de la station SNSM de Porni­chet dans la nuit du mardi au mercredi 27 Novembre 2020.

A 1h30 du matin, le biper sonne, tout juste le temps de quit­ter Morphée et de sauter dans sa cote que nous prenons la mesure de la gravité de la situa­tion auprès du CROSSA Etel. En 10 min le Semi Rigide SNS667 est envoyé en éclai­reur, avec 3 sauve­teurs, pour se rendre rapi­de­ment sur les lieux et secou­rir  deux marins.

Sous l’ap­pel d’un Mayday, le bateau de pêche Le Condor se déroute pour prêter main forte à ses cama­rades. Mais le faible niveau d’eau ne leur permet pas de les appro­cher. Ils garde­ront un œil bien­veillant sur eux jusqu’à notre arri­vée, après 20min de navi­ga­tion.

À bord nous consta­tons l’im­por­tante entrée d’eau, la moto pompe et la pompe de cale ne suffisent pas à étaler. Le bateau coule. Il est décidé de quit­ter le navire. Les deux marins sont mis à l’abri à bord de la vedette SNS203, qui les ramène au port de Saint-Nazaire.

Le SNS667 reste sur zone et après force d’ab­né­ga­tion, de tour de seaux, et une moto pompe qui tourne à plein régime nous réus­sis­sons à main­te­nir l’en­trée d’eau. Mais l’Etoile du Berger talonne depuis presque 4h et il n’y a aucun moyen, faute de tirant d’eau, pour la SNS203, reve­nue sur zone, de s’ap­pro­cher à moins de 300m. Le remorquer sans pour autant aggra­ver la situa­tion est égale­ment inen­vi­sa­geable . À 5h00, après une nuit à essayer de le main­te­nir à flot, et faute d’une marée favo­rable il est décidé de quit­ter la zone.

Les cœurs sont lourds car en tant qu’amou­reux de la mer nous savons la peine qu’en­gendre la perte d’un bateau et encore plus quand c’est un outil de travail. Mais cette nuit les deux marins sont rentrés chez eux sains et saufs. Nous espé­rons que les experts et les entre­prises de renflouage arri­ve­ront à le sortir de là et que ces deux pêcheurs repren­dront vite le large.

Pour l’heure il est grand temps pour nos 8 béné­voles, après un bon café, d’en­chaî­ner sur leur jour­née de travail.